Donnez lui des semelles de plomb
Pour qu’il ne s’envole pas
Pour qu’il garde les pieds sur terre
Car la moindre brise
Le moindre souffle
Le fait décoller
Chaque fois que le vent se lève
Il est entraîné
Ballotté
Emporté
Au dessus des arbres et des maisons
Telle une feuille
Prisonnière des caprices du vent
Sans pouvoir maîtriser sa trajectoire
Il croise les oiseaux étonnés
De rencontrer
Cet Icare
Ce volatile singulier
Qui leur dispute leur territoire
Il a beau faire tous les efforts possibles
Essayer de s’agripper
En tendant les mains
Ses efforts restent vains
Impossible de redescendre
Il doit attendre que le vent se calme
Gare à l’atterrissage
Il se retrouve alors
Suspendu
Tête en bas
A une branche d’un arbre
Sans pouvoir se libérer
Il doit attendre
Qu’un passant obligeant
Vienne le délivrer
De cette situation cocasse
Pour qu’il retrouve
Le plancher des vaches