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4 septembre 2015 5 04 /09 /septembre /2015 18:25
Aylan
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1 septembre 2015 2 01 /09 /septembre /2015 21:52

PARIS, 22 septembre 2014 - Il m'a fallu plus de deux ans pour tirer la substantifique moelle d'une demi-décennie passée à suivre les pandémies mondiales de grippe, les insaisissables particules élémentaires et les océans moribonds. Et cet instant d'illumination soudaine, celui où toutes les pièces du puzzle se mettent en place dans un claquement de doigts, c'est à Godzilla que je le dois.

Le temps de gestation peut paraître long. Et pourtant, avant même de quitter une rubrique composée d'un tiers de science, d'un tiers de santé et… de 100% de changement climatique, je commençais déjà à capter les premières notes du chant du cygne.

C'est du moins ce que j'ai ressenti après avoir fait l'expérience de ce que le philosophe australien Clive Hamilton - auteur, entre autres, du livre "Requiem pour l'espèce humaine" - appelle le "Oh shit! moment (le "moment Oh, merde!"): un choc violent, une prise de conscience brutale durant laquelle notre réticence instinctive à envisager la fin des temps cède soudainement sous le poids des catastrophes qui menacent d'engloutir l'unique planète sur laquelle nous pouvons vivre.

Pour moi, qui suis sceptique de nature et de formation, ce coup de tonnerre a retenti pendant une conférence à Oxford en 2009. Je discutais alors avec des scientifiques de haut rang réunis pour imaginer à quoi ressemblerait un monde plus chaud de 4°C. Le résultat? Un tableau d'une misère sans nom: des guerres pour l'accès à l'eau, des réfugiés climatiques par centaines de millions, une explosion des vecteurs d'épidémie et une famine généralisée. Le scénario des 4°C est aujourd'hui considéré seulement comme une projection "intermédiaire" à l'horizon 2100.

Trop tard pour refermer les portes de l'Enfer ?

Mais là où j'ai vraiment flipé, c'est quand je me suis rendu compte qu'il était déjà peut-être trop tard pour refermer les portes de l'Enfer. Et si l'anti-utopie climatique n'était pas juste une idée hollywoodienne destinée à se faire peur, mais une réalité pure et dure vers laquelle l'humanité se précipite dans une joyeuse insouciance?

Car ce qui empêche les climatologues de dormir - et j'ai vu l'un d'eux pleurer rien que d'y penser - c'est de pouvoir mesurer comment nous avons bêtement joué avec le thermostat de la planète et mis en mouvement les forces de la nature qui, en un clin d'œil et de manière irrévocable, vont faire de la Terre un endroit fort peu hospitalier pour notre si délicate espèce.De quoi je parle au juste? On a récemment appris, par exemple, qu'un colossal glaçon appelé Inlandsis ouest-antarctique avait passé le "point de bascule", le seuil au-delà duquel la fonte accélérée de cette calotte glaciaire - déclenchée principalement par le réchauffement des océans - devient son propre moteur, la cause en même temps que l'effet. Cela signifie que même si on devait éteindre demain toutes les sources mécaniques de CO2, l'inlandsis en question continuera à péricliter jusqu'à sa disparition complète, faisant grimper le niveau des mers de plusieurs mètres par la même occasion. Adieu le Bangladesh, tous les autres deltas côtiers grouillant d'êtres humains et les cultures agricoles qui assurent leur maigre pitance. Bonjour les tempêtes à côté desquelles l'ouragan Sandy ressemblera à une mer un peu agitée. (Il y aura quand même un semblant de justice climatique: la péninsule de Floride va se rétracter sous l'effet de l'eau qui monte et des décennies de bétonnage effréné des côtes seront effacées). Que cela se produise d'ici un siècle ou trois n'a pas vraiment d'importance: nous n'aurons pas assez de temps pour nous adapter.

Ce n'est qu'un des nombreux cataclysmes voués à rompre l'équilibre du Système Terre, comme les scientifiques l'appellent désormais. Autre menace en lice : l'immense réserve de carbone - plusieurs fois le volume total de CO2 émis depuis le début de l'ère industrielle - enfouie, essentiellement sous forme de méthane, dans le très mal nommé "permafrost" de Sibérie et du Canada. Les températures dans la zone subarctique, qui augmentent deux fois plus vite que la moyenne du globe, ont déjà commencé à ouvrir leur coffre au trésor toxique, et au-delà d'un certain point, il ne sera plus possible de refermer le couvercle.

"Pourquoi ne suis-je pas au courant ?"

Ce qui fait vraiment peur, c'est que nous pourrions déjà avoir passé le cap fatidique sans le savoir.

Y a-t-il une chance que toutes ces horreurs n'arrivent pas? Bien sûr. Il est toujours possible que le Soleil implose avant que j'aie fini de taper cette phrase (Ouf! On n'est pas passés loin). Tout est une question de risque statistique. Mais si vous prenez la peine de lire les études et d'écouter les experts, le pronostic est vraiment sombre. Sombre comme un corbillard.

A ce moment précis, vous vous demandez probablement: "si les choses vont vraiment si mal, comment ça se fait que je ne sois pas déjà au courant"?

Mais peut-être que vous êtes au courant en fait. Peut-être avez-vous déjà entendu les informations… mais vous n'y prêtiez pas vraiment attention? L'instinct de survie s'emballe, tous les clignotants au rouge, si on se retrouve nez à corne avec un rhinocéros en train de charger ou un camé brandissant un 9 mm. Mais les humains ont démontré leur capacité bizarre à ignorer les menaces de mort dès lors qu'elles ne mobilisent pas leur attention immédiate. (Voici, au moins, un terrain d’entente entre Freud et la psychologie évolutionniste). Bizarre? Pas tant que ça au fond, car envisager sérieusement l'Apocalypse revient à flirter avec la folie.

Ce n'est pas complètement de votre faute non plus. Les gens qui savent - les organisations écologistes, les gros industriels cracheurs de carbone, les climatologues - rechignent tous, chacun de leur côté et pour des raisons bien différentes, à sonner le tocsin.

Les chevaliers blancs (verts?) de l'environnement ne sont pas encore remis de l'échec retentissant subi en 2009 à Copenhague, durant la conférence sur le changement climatique qu'ils avaient un peu hâtivement proclamé "sommet de la dernière chance". Trop téméraires, ils y ont tout misé et tout perdu. Et depuis lors, les Verts ont une peur bleue de jouer les Cassandre.

Les gloutons du carbone (et des bénéfices financiers qui vont avec) ont bien sûr toutes les raisons de minimiser cette menace. Aussi cyniques que pragmatiques, ces milliardaires du CO2 ont dépensé beaucoup d'argent pour nous susurrer à l'oreille que le réchauffement climatique est tout de même un risque aussi douteux que lointain, et qu'agir immédiatement nous ruinerait tous. Et voici ce que vont dire les sceptiques même les plus farouches quand ils ne peuvent plus ignorer la montagne grandissante des indices inquiétants : « C’est trop tard, il va falloir s’adapter. Au boulot ! » Lorsque la pauvre humanité se rendra compte que le temps imparti est écoulé, M. Pétrole & associés s

Quant aux chercheurs, ils restent paralysés par les codes et la culture propres à leur profession. Les prédictions scientifiques les rendent aussi nerveux que les prescriptions politiques. "Ce n’est pas mon boulot!", j'ai entendu ça une centaine de fois dans leur bouche. Les médias, de leur côté, ont aggravé la situation en fabriquant de l'incertitude au kilomètre. Et en ce qui concerne les hommes politiques, il suffit de garder en tête qu'ils ne sont jamais élus par les générations futures.

Mais dans la partie, il y a encore un autre joueur qui nous empêche de voir notre avenir comme un mélange de "World War Z", "Le Jour d'après", "Contagion" et autres films post-apocalyptiques. Son nom? Non, pas Godzilla. "Hubris".

eront les premiers à sortir de leur chapeau haut-de-forme tout un tas de solutions plus extravagantes les unes que les autres pour continuer à faire tourner la machine économique… Un milliard de minuscules miroirs dans l'espace, semer du fer dans les océans… Qui dit mieux?

Dans la tragédie grecque, l'hubris - un cocktail d'orgueil et d'ego démesuré - voue les protagonistes obstinés à une fin prématurée. Mais notre tragédie à nous, bien moderne, se joue à grande échelle et le héros en est l'humanité tout entière.

Le culte du dieu Progrès a longtemps prospéré, jusqu'à ce que le signal d'alarme commence à retentir un peu partout dans la seconde moitié du XXe siècle. Aujourd'hui, ces signes avant-coureurs ont laissé la place à des menaces bien réelles: nouvelle crise d'extinction massive, la sixième seulement en 500 millions d'années; une kyrielle de maladies contre lesquelles les antibiotiques, longtemps considérés comme l'arme absolue, sont impuissants; de gros trous dans la stratosphère; une recrudescence de sécheresses, incendies, inondations et ouragans; des océans qui montent et agonisent simultanément.

Pour la première fois dans les 4,57 milliards d'années d'histoire de notre planète, une seule et unique espèce animale a altéré la morphologie, la chimie et la biologie de la Terre. Et le comble c'est que l'animal humain en a parfaitement conscience.

La rupture est si radicale que des scientifiques de tous horizons se rallient à l'idée que nos actes ont déclenché une nouvelle époque géologique. "Nous ne savons pas ce qui va se passer durant l'Anthropocène", autrement dit "l'Age de l'Humain", dit Erle Ellis, de l'Université du Maryland. "Ça pourrait être bien, même mieux. Mais nous devons penser différemment et globalement pour prendre possession de la planète".

"Prendre possession de la planète". L'hubris de notre espèce est à double détente. D'abord nous avons cru pouvoir mettre la Terre au service de nos moindres caprices. Et maintenant que nous sommes bien obligés de reconnaître qu'on a empoisonné l'eau de notre puits, nous continuons quand même à faire semblant de pouvoir trouver une nouvelle source d'eau pure.

Le cri de guerre ancestral des éco-guerriers lui-même a des accents d'orgueil mal placé. Lorsque les défenseurs de l'environnement claironnent "sauvez la planète!", ce qu'il faut entendre c'est "sauvons notre espèce!". Ce n'est pas la planète qui a besoin d'être sauvée, c'est notre peau. Si les humains font réellement basculer l'écheveau incroyablement complexe d'interactions chimiques et biologiques qui permettent la vie, la Terre finira par trouver un nouvel équilibre, comme elle l'a toujours fait. Pour nous autres, le virage risque d'être un peu plus dur à négocier.

Voyez ça sous cet angle: les Dieux ne sont peut-être pas complètement indifférents à nos souffrances, mais la Nature, elle, s'en fiche royalement. Seul notre indécrottable orgueil, notre hubris, nous empêche de voir que la Terre peut se secouer et se débarrasser de nous comme d'un parasite agaçant, pour laisser une autre forme de vie prendre notre place.

Marlowe Hood a tenu la rubrique environnement à l'AFP Paris de 2007 à 2012.

Traduction : Laurent Banguet

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1 septembre 2015 2 01 /09 /septembre /2015 21:45
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7 août 2015 5 07 /08 /août /2015 15:15

Il est interdit

D’interdire ce qui n’est pas interdit

.

.

Il est interdit

De casser trois pattes à un canard

.

.

Il est interdit

De mettre des bâtons

dans la cinquième roue du carrosse

.

.

Il est interdit

D’avoir un petit pois à la place du cerveau

Un grain suffira

.

.

Il est interdit

De répandre la nouvelle comme une traînée de poudre

Surtout la poudre de perlimpinpin

.

.

Il est interdit

De parler comme une vache espagnole

.

.

Il est interdit

De s’en aller les pieds devant

Sans emporter les restes

.

.

Il est interdit

De tomber dans l’oreille d’un sourd

.

.

Il est interdit

De statuer sur mon sort

Cela n’est pas de votre ressort

.

.

Il est interdit

de manger les pissenlits par la racine

.

.

Il est interdit

De retourner sa veste

Et de baisser sa culotte

.

.

Il est interdit

De croquer la vie à pleine dent

Après avoir avaler son bulletin de naissance

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4 août 2015 2 04 /08 /août /2015 23:11
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4 août 2015 2 04 /08 /août /2015 22:00

Si vous croyez que les pays européens sont des pays démocratiques parce que les élections y sont libres, la presse indépendante, et qu’on ne jette pas les opposants en prison, lisez d’urgence « L’oligarchie, ça suffit, vive la démocratie » le petit livre – accablant, effrayant – d’un journaliste essayiste, Hervé Kempf, qui, faits et chiffres à l’appui, nous démontre que ces pays ne sont que des « théâtres de marionnettes dont nombre de fils sont tirés en dehors de la vue du public ».

Ni démocratiques ni dictatoriaux, les pays européens et, ceux qui, hors d’Europe, fonctionnent selon leur modèle, sont en réalité des pays qui glissent vers un régime oligarchique, c’est-à-dire « un système d’organisation politique dans lequel un petit nombre de personnes concentrent et se partagent les pouvoirs économique, politique et médiatique et discutent entre eux des décisions à prendre pour la collectivité ».

Se rencontrant régulièrement dans quelques clubs très sélectifs – la Trilatérale, le groupe Bilderberg, le Forum économique mondial, le Siècle – les oligarques appartiennent à la catégorie la plus fortunée de la population, qui elle-même se divise en « riches » (en France, 10% des citoyens, + de 7500 euros par mois pour un couple avec deux enfants ), « très riches » (1%, + de 17 600 euros par mois et par couple), enfin « hyper-riches » (0,1%, avec 142 500 euros mensuels par couple). C’est dans les deux dernières catégories (très riches, hyper-riches) que se recrutent les décideurs politiques –ministres, conseillers, députés, sénateurs, PDG des grandes entreprises publiques– qui naviguent entre les secteurs public et privé. Sortis des grandes écoles, ils commencent généralement leur carrière dans l’appareil d’État, la poursuivent à la direction d’une banque ou d’une grande entreprise, puis reprennent une fonction politique. Le va-et-vient est permanent et permet aux principaux centres de pouvoir d’agir de façon complémentaire : tel PDG, devenu ministre, mènera une politique qui favorisera le secteur d’où il vient, tel autre celui où il envisage de siéger. Ces oligarques n’ont qu’un objectif : l’accroissement de leur pouvoir, de leur visibilité et de leur fortune.

« Toutes les descriptions des milieux financiers, écrit Hervé Kempf, décrivent une obsession : gagner, gagner toujours plus, pour dépasser les rivaux dans la course au prestige matériel. » Se moquant de l’intérêt général, ils n’ont qu’un souci : des revenus toujours plus élevés, dans une société où « l’argent est le principal signifiant de la réussite sociale ». N’hésitant pas à augmenter eux-mêmes leur salaire lorsqu’ils entrent en fonction, ils subissent dès le début les assauts des lobbyistes qui s’efforcent d’orienter leurs choix politiques. Les 15 000 lobbyistes établis à Bruxelles et qui « représentent 2600 groupes privés » influencent considérablement la législation. Souvent, ils rédigent eux-mêmes résolutions et projets de loi. Toutes n’ont qu’un but : servir les intérêts des dirigeants. C’est pourquoi, dans tous les pays européens, les décideurs privatisent les entreprises détenues par l’État, démantèlent le service public –fermeture d’hôpitaux, de bureaux de poste, de commissariats–, vendent ou louent des biens nationaux (on peut s’offrir le toit de l’Arc de triomphe pour y célébrer un mariage, organiser bals et festins), réduisent les budgets sociaux (enseignement, santé, justice…), bloquent les salaires, diminuent le montant des allocations familiales et baissent indirectement les pensions de retraite.

Obtenus autrefois à la suite de longues luttes ouvrières, tous les acquis sociaux sont progressivement bradés et de plus en plus de citoyens, faute de moyens, renoncent par exemple à consulter un médecin ou un avocat. Seuls les riches ont les moyens de se soigner et d’offrir à leurs enfants la possibilité de fréquenter l’université. La reproduction des castes dirigeantes est ainsi assurée, et d’autant plus paisiblement qu’à dose homéopathique, quelques jeunes des classes « défavorisées » sont admis à l’ENA ou à Sciences-po. Ce qui, en donnant aux autres de faux espoirs, évite qu’ils ne s’insurgent et confère au pouvoir un air de démocratie.

Beaucoup de citoyens ne sont pas dupes, et si leur passivité est stupéfiante, elle s’explique aisément. Car tout est fait pour les rendre amorphes : lorsqu’on passe en moyenne 4 heures par jour devant une télévision qui endort tout esprit critique, lorsqu’on absorbe, entre deux émissions stupides, message publicitaire sur message publicitaire, lorsque l’attention ne s’éveille qu’à la diffusion d’un match, lorsqu’on est dépourvu, car l’école n’en donne pas, de tout outillage intellectuel pour décrypter valablement ce qu’on voit et entend, le cerveau est dans un état tel, qu’abruti ou hypnotisé on n’a plus les moyens de réagir.

D’où ce désintérêt quasi général pour la « politique », la résignation (« tous pourris ! »), le repli sur soi et l’attente du prochain loto. Par crainte, malgré tout, qu’un jour le peuple ne se réveille, « l’oligarchie, estime Hervé Kempf, prépare un régime d’exception. Une bonne moitié du programme présidentiel du Front National est depuis passée au Journal officiel ». Le reste de ce programme s’y inscrira bientôt si, mal-logés, mal-soignés, mal-payés ou sans travail, les damnés de la Terre n’ont plus la force de se lever. -

Robert GIL

D’après un article de Maurice TARIK MASCHINO

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29 juillet 2015 3 29 /07 /juillet /2015 22:49

Á Maroua, dans le nord du Cameroun, l'atmosphère est lourde en ce samedi soir. Pas seulement à cause de la chaleur humide mais par suite du terrible attentat qui s'est déroulé trois jours avant : deux fillettes en burqa ont explosé au beau milieu du marché, tuant 13 personnes et en blessant des dizaines d'autres.

Á quelques kilomètres de là, il y a un camp nomade de Boko Haram. Sous la hutte qui sert de madrassa, une douzaine de fillettes annone des versets du coran sous la conduite sévère d'un imam dont la longue baguette, par des coups précis, réveille les ardeurs de la foi de ces gamines. Devant lui, il y a Fatou, une jolie adolescente. On lui a dit qu'elle avait été choisie...

Choisie pour quoi ? Trois jours plus tôt, c'est Babila et Mankap qui ont été « choisies ». Elles sont parties avec Salim et Rachid. On ne leur a pas dit pourquoi ni où. Mais elles ne sont jamais revenues. Et le soir, il y a eu une fête dans le camp. Ce doit être une bonne chose d'être « choisie » pense Fatou...

La nuit était tombée très vite, comme toujours sous les tropiques. Les bêtes nocturnes et les insectes prenaient possession de la savane bruissante par un fond sonore continu fait de crissements, de sifflements, de hululements auxquels se mêlaient les croassements des batraciens et les feulements inquiétants de fauves en maraude. Salim et Rachid avaient donné à Fatou le gilet qu'on imposait aux fillettes de porter sous leur burqa lorsqu'elle sortaient dans le camp. C'était lourd et pas pratique, mais c'était la loi, leur disait les hommes. Bof. Les filles, les femmes sont habituées à obéir sans rechigner, à trimer sans se plaindre en terres d'islam...

Puis Fatou et ses deux accompagnateurs sont partis en 4x4 vers la ville. C'est la première fois, depuis qu'elle avait été enlevée de son école, plusieurs mois avant, que Fatou quittait le camp. La première fois qu'elle allait retourner en ville !

Les hommes ont arrêté leur véhicule à l'entrée de la ville. Ils ont conduit Fatou vers le centre. Pour la fillette, c'est un émerveillement. Des lumières, des gens qui flânent, des hommes qui rient, des femmes en boubou, d'autres en burqa noire, comme elle. Des enfants qui crient et se poursuivent en riant. Des odeurs d'épices, de viande grillée.

On approche du Pont Vert, l'un des quartiers les plus animés de cette petite cité camerounaise du nord. Salim et Rachid lui disent : « Allez ! Tu es une de nos meilleures jeunes filles. C'est pour ça que tu as été choisie pour te distraire un peu en ville. Tu peux flâner dans le marché. Mais ne traîne pas trop longtemps et ne nous fait pas honte. Nous avons quelque chose à faire, attends-nous au grand bar Le Boucan. C'est là-bas. Tu vois. Tiens, voilà des sous, tu iras boire une gazoz. Ils lui donnent quelques pièces et la quittent.

Fatou est impressionnée. Son cœur bat la chamade, autant de crainte devant tout ce bruits, toutes ces lumières que de se trouver seule, libre, LIBRE ! Et si elle s'échappait ?

Des idées contradictoires se bousculent dans la tête de la fillette. Partir, mais où ? Finalement, ils ne sont ps si méchants que ça puisqu'ils lui permettent de retrouver la vie. LA VIE !

Fatou s'approche du grand bar. Aura-t-elle le courage de s'asseoir ? De parler à un homme pour demander une gazoz ? La voilà toute proche, entre deux petites boutiques de vente de bonnes choses à emporter. Il y a foule. Ça sent bon. Humm ! Fatou a les yeux qui s'agrandissent, elle sourit sous sa burqa...

Á deux cents mètres de là, au coin de la rue, Salim sort son téléphone portable. Il tape un numéro et...

...devant le marchand de nourriture, Fatou vient d'exploser... La bombe qu'elle portait à son insu vient de tuer une vingtaine d'innocents, d'en blesser des dizaines d'autres, semant l'horreur et la terreur.

Salim range son téléphone puis s'éloigne avec son compère Rachid...

Victor ( Agora Vox )

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15 juillet 2015 3 15 /07 /juillet /2015 12:09
images - L'obs
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A l'exception d'une petite partie du visage, Gao Bingguo est intégralement recouvert d'abeilles, ce 25 mai, dans l'agglomération de Tai'an, en Chine. Cet apiculteur a accueilli sur lui 109,05 kilos de butineuses, soit 1,09 millions d'individus. Bien que piqué environ 2.000 fois, il a survécu à l'expérience

Et voici un "elphie" ! Comprenez : un selfie réalisé par un éléphant. Prise en Thaïlande et partagée le 19 mai sur Instagram par le Canadien Christian LeBlanc, l'image est en train de faire le tour du monde. Comme l'indique le voyageur, son appareil était en mode "time-lapse", c'est-à-dire qu'il prenait des photos à intervalles réguliers. Le pachyderme n'est donc pas allé jusqu'à déclencher lui-même la prise de vue.d du monde (85,5 kilos). La question est : comment parvient-il à fumer dans un tel contexte ?

À Luoyang, en Chine, la réalisation de cette avenue se heurte à un problème de taille : le propriétaire de la maison vue sur cette photo refuse de céder son bien, estimant la compensation financière insuffisante. Deux ans de négociations et l'encerclement par du bitume n'ont pas encore altéré la détermination du propriétaire, qui vit toujours sur place.

Inhumain. Les douanes indonésiennes ont découvert 21 cacatoès à crête jaune enfermés vivants dans des bouteilles en plastique, le 4 mai. L'homme qui les transportait a été appréhendé à la descente d'un bateau à Surabaya. Il risque jusqu'à cinq ans d'emprisonnement en cas de procès.

Des lutteurs de sumo du club Onoe brandissent des bébés en pleurs, au sanctuaire Yukigaya Hachiman, à Tokyo, le 29 avril. Une crise de larmes salutaire pour les parents japonais, qui pensent que les lutteurs ont le pouvoir d'aider leurs enfants à hurler leur souhait de grandir en bonne santé. Quelque 100 bambins sont passés ainsi entre les mains des hercules au cours de cette cérémonie.

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6 juillet 2015 1 06 /07 /juillet /2015 07:41
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30 juin 2015 2 30 /06 /juin /2015 22:27

Sur terre

T’erres

Tout le temps

Alors tu vas sur la lune

Mais c’est pas mieux

Puisque dans la lune

T’es dans la lune

Ca veut dire

Que t’as pas les pieds sur terre

Alors tu montes dans ton vaisseau

Et tu files plein pot

Dans livide intergalactique

Tes pensées sont nébuleuses obscures

En suivant une étoile filante

Tu rencontres un gars laxiste

Qui te pousse dans un trou noir

C’est le plus grand des astres

Qui pouvait t’arriver

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